À moins de cinq ans des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030, les chantiers s’accélèrent. Après la mise en place du comité d’organisation en février, c’est la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (Solideo) qui entre officiellement en scène. Mais des incertitudes persistent, notamment sur la nomination du directeur général du COJOP.
Ce lundi à Marseille, le projet des Jeux d’hiver 2030 a franchi une nouvelle étape. La Solideo, en charge de la réalisation des ouvrages, a été officiellement installée. Une séquence politique et institutionnelle qui marque le lancement opérationnel du deuxième pilier de l’organisation. Damien Robert en a été nommé directeur. L’événement s’est tenu au siège du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, en présence de plusieurs personnalités : la ministre des Sports Marie Barsacq, les présidents des régions PACA et AURA, Fabrice Pannekoucke et Renaud Muselier, ainsi que les représentants des comités olympique et paralympique français.
Edgar Grospiron, à la tête du comité d’organisation, a rappelé les rôles de chacun. Le COJOP se charge de l’organisation sportive, logistique et événementielle. La Solideo, elle, pilote la construction des infrastructures nécessaires aux Jeux.
« L’objectif est d’être dans les temps et le budget. Le temps est court, jamais les Jeux olympiques n’ont été organisés en cinq ans« , a déclaré David Lappartient, président du CNOSF.
Cyril Linette, une nomination reportée mais attendue
Si les structures se mettent en place, le poste de directeur général du COJOP reste à pourvoir. Le nom de Cyril Linette circule depuis plusieurs semaines. Son arrivée était attendue ce lundi à Marseille lors du conseil d’administration de la Solideo. Mais sa nomination n’a pas été officialisée.
L’ancien patron de L’Équipe et du PMU n’était pas présent. Le « club des cinq » — composé des deux régions, de l’État, du CNOSF et du CPSF — souhaite encore échanger avec le candidat. Selon plusieurs sources, sa désignation semble acquise, mais repoussée à jeudi, lors du prochain conseil d’administration du COJOP, à Décines. « Il reste encore quelques étapes à franchir », a expliqué un membre du comité. Avant d’ajouter : « ce sera lui à la fin. »
Renaud Muselier a confirmé qu’un entretien avec l’ensemble des partenaires était demandé avant toute officialisation. Ce processus vise à sécuriser une nomination clé pour la suite du projet. Une source gouvernementale estime que son arrivée permettra de « débloquer pas mal de choses, notamment le recrutement du reste de l’organigramme. »
Sites, infrastructures et arbitrages à venir
Côté infrastructures, les premiers grands chantiers se précisent. Deux villages olympiques sont prévus : l’un à Nice, l’autre à Briançon, sur le site du Fort des Têtes. Une nouvelle patinoire devrait également voir le jour, probablement à Nice. La Solideo pourrait aussi relancer un vieux dossier : celui de l’ascenseur valléen entre Bozel et Courchevel.
Mais ces projets restent suspendus à la carte définitive des sites, en cours d’élaboration. Elle sera dévoilée le 23 juin. Ce travail, dirigé par Edgar Grospiron, demande des arbitrages délicats. Chaque territoire veut valoriser ses équipements. Des discussions sont en cours, parfois tendues.
L’exemple de Val d’Isère illustre ces enjeux. Absente du dossier de candidature, la station pourrait être intégrée à la liste finale. Une décision qui entraînerait des revendications d’autres territoires, comme l’a souligné Renaud Muselier : « Si vous remettez Val-d’Isère, il y aura Isola 2000. »
L’élaboration de cette carte des sites s’annonce donc comme une étape stratégique. Elle déterminera la répartition des compétitions, les priorités d’aménagement et les grands équilibres territoriaux du projet.
À cinq ans de l’événement, le rythme s’accélère. Mais tout reste à construire.