Après premier volet consacré aux « Valeurs du sport et leur effet pervers » l’an dernier, la deuxième édition de l’Agora du Sport, organisée par l’Université Nice Sophia Antipolis, avait pour thème « Comment mieux vivre ensemble grâce au Sport ? ». Pour débattre en assemblée de quatre thèmes, tous les acteurs de la société étaient invités. Du chef d’entreprise, au sportif, en passant par le dirigeant de club ou l’élu, tous échangent en exprimant spontanément leur point de vue et en partageant leur expérience.
A l’heure où il devient de plus en plus difficile de trouver des bénévoles de moins de quarante ans, la notion de bonheur est immédiatement ressortie parmi les propos des participants. « Le bénévolat est avant tout un plaisir », souligne Pierre Collomb, vice-président de la Fédération Française de Basket-ball. « Il faut redonner un objet de gratification aux bénévoles ». Devant le poids croissant des responsabilités et des charges qui incombent aux dirigeants bénévoles, il apparaît de plus en plus nécessaire de leur faciliter la tâche (aménagement du temps de travail dans leurs emplois respectifs) et d’apporter une contrepartie partielle à leur engagement (capitalisation de points de retraite supplémentaires…).
Une Fête des Sports ?
Parmi les propositions ressorties, une Fête des sports comparable à la Fête de la musique a été évoquée. L’insertion sociale était aussi au cœur du débat. Le sport, pratiqué par beaucoup de jeunes, en est un facteur. Mais, selon Philippe Tallois, le président de l’Agora du Sport, il n’est pas l’antidote miracle. « Le sport ne peut jouer un rôle efficace d’intégration qu’à la condition d’être encadré et accompagner. Il serait bon que l’Education Physique et Sportive prenne une place croissante à l’école mais l’objectif suivant serait d’associer clubs et associations sportives à l’école et à l’université ».
Partage des équipements et recrutement international des sportifs
Les équipements sportifs, tels gymnases ou terrains, sont un outil essentiel à la pratique du sport amateur ou professionnel. Un constat s’impose : le rapprochement privé/public apparaît désormais indispensable. Il est très difficile de fournir des salles ou autres équipements pour tous et équipés pour tous les sports. Avec les faibles revenus des associations sportives régionales, ce sont généralement les communes qui gèrent le matériel que les clubs ou groupes scolaires utilisent.
Ceux qui ne manquent pas d’argent, ce sont bien les grands clubs internationaux qui recrutent à tout va partout dans le monde grâce aux arrêts Bosman (joueurs communautaires) et Malaga (joueurs non communautaires). Depuis quelques mois, plusieurs fédérations sportives ont annoncé d’instaurer un quota et de limiter la présence de sportifs étrangers, en dépit des règles de l’Union Européenne sur la libre circulation. L’Agora sollicite la création d’un Comité national d’éthique pour gérer cette nouvelle mondialisation du sport et donne rendez-vous l’année prochaine pour d’autres débats et réflexions tout aussi intéressants.