Arrogante facilité, élégante obstination. 48 heures après la démonstration lyonnaise au Stade du Ray, les adjectifs pour la qualifier s’additionnent mais l’équation pour les adversaires de l’OL risque d’être insoluble tout le long de la saison si les rhodaniens multiplient ces performances. Les aiglons ont pourtant résisté une mi-temps, héroïques à l’image d’Hugo Lloris et culottés comme le raid de Vahirua qui fit trembler les filets de Grégory Coupet. Mais cela n’est pas suffisant. Ce fut un but, certes magnifique, mais en trompe-l’œil, une simple illusion perdue durant la mi-temps dans les vestiaires du Ray.
Une classe d’écart existe entre les deux équipes. Une première classe tout confort, tout option avec livraison de champagne et de petits fours pour l’Olympique Lyonnais tandis que l’OGC Nice va voyager dans la seconde classe du championnat. C’est moins agréable, il y a plus de monde et on se fait secouer à chaque mouvement de son voisin. Les rouges et noir n’auront pas une Ligue 1 confortable cette saison. Au soir de la quatrième journée, c’est une certitude. Frédéric Antonetti, l’entraîneur Niçois en est conscient : «même si nous avons réalisé une première période potable. Il y avait trois classes d’écart entre nous. » Il faudra de l’abnégation, de la volonté, du surpassement de soi aux aiglons pour rééditer leur excellent parcours de la saison dernière. A condition de ne pas douter avec cette traumatisante place de lanterne rouge. Dans un championnat où, mis à part l’OL, toutes les équipes se valent et les trois premiers matches du Gym en attestent, le doute chez les joueurs constitue un frein et se manifeste par des contrôles approximatifs, des passes trop lentement adressées. La mini trêve internationale va permettre au staff de requinquer le moral blessé des troupes.
Elle permettra également de soigner les blessures physiques. Sans vouloir trouver des excuses, l’OGC Nice n’était pas en pleine possession de ses moyens. Baky Koné, Florent Balmont et Cédric Varrault avaient été ménagés toute la semaine, victimes d’entorse. « Pancho » Abardonado s’est blessé durant le match tout comme Baky Koné et Cédric Kanté, la recrue défensive, effectuait, lui, son premier match. Pas d’excuses mais seulement des circonstances aggravant le résultat final.
Lyon était trop fort. Un Lyon involontairement arrogant par leur supériorité technique et physique. Même menés les champions de France ont paru sereins comme si à la pause, nullement inquiets, ils s’étaient dit : « De toute façon on gagnera ». Ainsi, pierre après pierre, passes après passes, ils ont semés les graines de leur victoire et les petits poucets Niçois se sont perdus sur la verte pelouse du Ray à courir après le ballon pour le retrouver seulement dans leur filet. Lyon s’est obstiné à construire, à avancer… C’est élégant et exemplaire. On peut être supporter de Nice, on peut exécrer les méthodes Aulassiennes mais quand on aime le foot on ne peut qu’admirer et envier le jeu et les victoires lyonnaises.