Notre article » La France s’exclue de la nouvelle géostratégie du sport » a été l’occasion pour analyser cette problématique avec des acteurs majeurs du monde sportif, économique et politique. Nous reportons ici leurs propos qui manifestent tout l’intérêt de ces « opinion makers » pour cet argument et sa suite factuelle.
Philippe Joffard, président du Comité Sport du MEDEF
« Le Comité apporte son soutien aux candidatures pour l’organisation de manifestations sportives internationales. Ces derniers mois, il s’est impliqué dans le dossier de l’Euro 2016 de football en favorisant les liens entre les pouvoirs publiques et les entreprises. Ce rendez-vous majeur passe par la rénovation et la réalisation de stades et une politique de grands stades. C’est un projet d’envergure qui va bien au-delà de la manifestation sportive qui va se dérouler en 2016. Les stades représentant un pôle d’attractivité économique et social. Beaucoup de réflexions, d’accords, de décisions et de financements vont être menés dans les mois et les années à venir. Les entreprises sont clés dans cette histoire ! Notre rôle est donc de fédérer, sensibiliser et mobiliser le tissu économique. Et bien sûr, le Medef soutient la candidature d’Annecy pour les Jeux Olympiques ».
Gilles Dufeigneux, délégué interministériel aux grands événements sportifs au sein du Ministère des Sports
« En premier lieu on se doit d’aider, par une assistance des ministères concernés, toutes les candidatures et les comités d’organisation de grand événements sportifs retenus par l’Etat. Ensuite, définir une stratégie, une doctrine et une organisation pour concourir à l’accueil en France de grands événements sportifs de dimension internationale. Or, aujourd’hui, nous n’avons pas de stratégie. Nous devons construire une stratégie claire et publique avec des paramètres sportifs avec des paramètres économiques^ et sociaux et enfin avec des paramètres territoriaux. Nous devons aussi faire coller les événements à une logique territoriale. C’est également le rôle des pouvoirs publics d’apporter, par une stratégie concertée avec les acteurs et clairement affichée, une visibilité aux annonceurs. En tout état de cause l’objectif est de mettre en œuvre un système qui permette de se donner les plus grandes chances pour obtenir l’organisation de ces grands événements sportifs ° ».
Philippe Augier, maire de Deauville et auteur d’un rapport au Président de la République sur « Les grands événements »
« Lors de cette étude j’ai auditionné 117 personnalités françaises et étrangères réalisé un comparatif sur 25 pays et j’en ai tiré la conclusion que la France souffre de l’absence d’une stratégie globale en matière de grands événements sportifs mais aussi culturels ou économiques. De plus, lorsqu’un objectif est fixé, les acteurs ne sont pas assez fédérés. Que préconisez-je pour modifier cette situation dans un sens positif ? Je propose de créer une cellule souple légère qui réunirait tous les acteurs public et privé concernés (l’Etat, les entreprises du tourisme, les organisateurs de spectacles, les collectivités locales, le mouvement sportif…).
Sa mission serait de définir une stratégie, d’imaginer de nouveaux événements, d’en capter ou développer d’autres mais aussi produire des données chiffrées afin de mesurer les retombées économiques et sociales des grands événements. Cette structure, cofinancée par ses membres, pourrait prendre la forme d’un G.I.E. (groupement d’intérêt économique). La France dispose d’un réel savoir-faire. Notre pays a inventé les JO, les expositions universelles, la coupe du monde de football. Il organise le Tour de France cycliste, plus grande manifestation sportive au monde. Il est temps de comprendre que les grands événements sportifs sont des outils stratégiques majeurs et des leviers de croissance formidables, de développement économique et de cohésion sociale ».
Denis Masseglia, président du CNOSF
« Aujourd’hui l’économie du sport en France représente 35 milliards d’euros par an, le sponsoring 1,5 milliard d’euros. Parmi les 100 premières entreprises, 95% sont des sponsors dans le sport, c’est un engagement non négligeable. On représente presque 2% du PIB et ça peut augmenter. Il faut associer le monde économique à la gouvernance du sport. Et pourquoi pas créer un club d’entreprise par grand événement ? ».
Christophe Lefebvre, président de la Commission Sport de l’UPE 06
« Nous sommes également convaincus que le sport est un vrai levier de croissance durable. Notre commission Sport UPE 06, 1re à s’être structurée au niveau départemental suite à la création du comité sport au MEDEF national, a pour objectif de faire émerger un partenariat innovant, fédérant les 3 acteurs principaux que sont le monde du sport, le monde économique, et le monde politique autour d’évènements sportifs majeurs ».
Christian Estrosi, Député Maire de Nice
Nice terre d’accueil de grands événements ? Oui ! Une nouvelle dynamique sportive a été engagée pour permettre à Nice de devenir une terre d’accueil incontournable d’événements sportifs. Exemples d’événements internationaux qui ont lieu ou ont eu lieu à Nice : IronMan, Europétanque et Masters de pétanque, Open Nice Côte d’Azur, Louis Vuitton Trophy, Coupe internationale de patinage, Paris-Nice, Marathon des Alpes-Maritimes, Décanations… La ville de Nice organisera en 2012 les Mondiaux de patinage, en 2013 les Jeux de la Francophonie et en 2016 l’Euro de football.
Tous ces événements contribuent à l’animation de la cité, au développement de la pratique sportive et à la reconnaissance de la ville sur la scène sportive internationale. Car l’ambition du Maire de Nice est de redonner au sport, dans sa ville, la place qu’il mérite. A cet effet, la ville a été désignée « Ville européenne du sport 2011 » par l’Association des Capitales Européennes du Sport (ACES). En ce qui concerne la réalisation et rénovation des équipements, la municipalité s’est engagée dans la réalisation de grands projets (Nice Stadium, Centre aquatique) ».
