Nice-Premiere a profité de la mini-trêve internationale pour s’entretenir avec l’entraîneur du Gym. Un coach serein qui revient sur les difficultés qu’éprouve Nice pour gagner à domicile. Il évoque également le bon parcours de l’OL et du LOSC qu’il souhaiterait prendre pour exemple.
Vincent Trinquat : Le prochain match a lieu à Strasbourg le 19 novembre après une mini trêve internationale. Comment appréhendez-vous cette pause ? Vient-elle au bon moment ou au contraire après une défaite vaut-il mieux rejouer de suite ?
Frédéric Antonetti : Il vaut mieux jouer de suite c’est certain. Le risque est de gamberger. Les joueurs sont réceptifs et personne ne reste aux vestiaires. Ils sont tous présents. Ils sont sérieux. On profite de cette trêve pour bien s’entraîner. J’ai un groupe loyal et sain qui veut progresser.
VT : Avez-vous un objectif de points pour les cinq matches à venir soit à la fin des matches aller ? Parlez-nous de ces cinq rencontres. Deux très difficiles avec la réception de l’ogre Lyonnais et un déplacement périlleux à Rennes et puis trois matches contre des adversaires luttant pour le maintien : Strasbourg, Ajaccio et Metz.
FA : L’objectif c’est de mettre le premier reléguable le plus loin possible. Il est à six points actuellement. Il faut l’éloigner encore plus pour être tranquille. Il faut être honnête : gagner contre Lyon sera un exploit. Rennes est une très bonne équipe. Les Rennais sont très forts à domicile mais nous sommes performants à l’extérieur. Et puis les trois équipes actuellement en zone rouge seront difficiles à battre. Lorsque le Gym s’est trouvé l’an dernier dans cette position, il a obtenu des résultats. Et c’est souvent le cas lorsqu’on est dans les trois derniers.
VT : Lyon est-il vraiment intouchable cette saison ? Regardez-vous leur match de Ligue des Champions ? Les regardez-vous en téléspectateur « normal » ou plutôt en technicien en notant les caractéristiques de cette équipe ? Réfléchissez vous à des solutions par exemple pour contre carrer les coup francs de Juninho sans les dévoiler bien entendu ?
FA : Je regarde la Ligue des Champions. Pas toujours comme un technicien. Cela dépend de mon humeur et de la journée que j’ai eue. C’est bien parfois de décompresser et de n’être qu’un simple téléspectateur. Je regarde cette compétition avec plus de plaisir qu’un match international. Les rencontres sont de grandes qualités.
Lyon en championnat est au-dessus du lot. Et puis, avec un budget de 120 millions d’euros, le plus gros de France loin devant les autres, l’Olympique Lyonnais peut avoir un effectif supérieur à tous ses adversaires. Je vous rappelle que l’OGC Nice a un budget de 25 millions. Lyon progresse et se structure année après année. Il faut féliciter l’OL. Avoir un club comme celui-ci dans l’hexagone est une très bonne chose pour le football français.
Quant aux coups francs de Juninho, je crois que la meilleure solution c’est de ne pas faire de fautes. Nous avons, nous aussi, de très bons tireurs de coups francs et nous les travaillons à l’entraînement.
VT : Un mot aussi sur le Losc et leur belle performance face à Manchester. Est-ce qu’un jour les Niçois peuvent espérer jouer cette prestigieuse compétition ?
FA : C’est une question que j’apprécie énormément. Ce club doit être un exemple pour nous. Souvenez-vous alors que Nice était sur un nuage avec leur parcours en tête de L1, Lille était mal en point. On parlait de limoger Claude Puel et puis il est resté. Il avait un projet en tête. Il a pu travailler sereinement. Et on voit où tout cela a mené. Nice vivait au jour le jour alors que le Losc avait un projet à moyen terme. Des joueurs comme Makoun, Moussilou, Debuchy ont grandi avec le club. Nous devons nous en inspirer. On peut également prendre l’exemple de Rennes. Nice était tout en haut du classement et Rennes flirtait avec la relégation. Mais ils ont gardé le même cap. Le Stade Rennais joue la coupe d’europe. Je crois que Nice aurait du s’appuyer sur leur excellent championnat lors de la saison 2002-2003 et bâtir sur le moyen terme à partir de là. C’est ce que j’essaie de faire depuis mon arrivée.
VT : Une défaite à l’extérieur pour quatre à domicile. Avez-vous une explication, des solutions ? Est-ce un problème mental ? On a parfois l’impression qu’au Ray les Aiglons jouent avec la peur au ventre, la peur de mal faire. Est-ce un constat que vous faites et comment y remédier ?
FA : Sur les quatorze premiers matches, nous sommes critiquables à domicile. Je ne veux pas revenir sur le match atypique contre Sochaux mais nous aurions du gagner contre Troyes et Nantes et faire match nul face à Saint Etienne et Marseille. Bordeaux, on aurait pu arracher le nul mais il faut reconnaître que les Girondins nous ont été supérieurs.
Nous sommes tombés sur trois excellents gardiens qui ont été les hommes du match : Jérémy Janot pour Saint Etienne, Michaël Landreau pour Nantes et Cédric Carasso pour Marseille. A cela vous rajouter trois poteaux contre Troyes. C’est certain que sans victoire le doute s’installe. Avec une victoire et deux nuls, le doute aurait été dispersé. Continuons à travailler. Mais je suis conscient que notre parcours à domicile est médiocre.
Nous sommes critiquables à domicile
VT : Vous commencez à être « chahuté » par les supporters contrariés par cette 14ème place. Qu’avez-vous envie de leur dire notamment à ceux qui vous reprochent votre schéma en
4-3-3 et le positionnement excentré de Koné?
FA : Que je sois chahuté pour les résultats à domicile je trouverais ça logique. Pour la quatorzième place un peu moins. Mais je n’ai pas l’impression que le stade me chahute. Quant au 4-3-3, je comprendrais qu’on me le reproche si on n’avait pas d’occasions. Nous en avons entre cinq et dix par matches et dix par attaquants depuis le début de saison. Moins pour Camara qui a moins de temps de jeu. Pour analyser, il faut tenir compte des occasions que l’on se crée grâce à ce schéma. De grandes équipes jouent en 4-3-3 et on ne leur reproche pas ce système. Contre Bordeaux, j’avais mis Marama Vahirua en soutien des deux attaquants et cela n’a pas fonctionné. Et puis notre 4-3-3 est performant à l’extérieur. Le groupe est en progression, il ne faudrait pas que l’absence de résultats vienne tout gâcher. Il ne faut pas se leurrer et croire que l’on pouvait finir dans les cinq premiers.
VT : Nice Première va prochainement sortir un dossier sur le centre de formation du Gym. Intervenez-vous dans la formation et donnez-vous des directives par rapport aux schémas de jeu ? Avez-vous repérer des potentiels intéressants dans les – de 18 ans ? Comptez-vous en intégrer avant la fin de saison dans l’effectif pro ?
FA : Je suis allé voir jouer la réserve cinq fois depuis le début de saison. 75% de l’effectif de CFA s’est entraîné ou s’entraînera avec l’équipe première. Cela me permet de mieux les connaître. Depuis quelques semaines, Ismaël Gace s’entraîne avec nous. Quant à la formation, j’estime qu’il est trop tôt pour que je m’immisce. A Saint Etienne, je commençais à m’y immiscer au bout de deux ans.
VT : Nous nous étions vus après la victoire à Paris, nous nous voyons après une défaite à domicile contre Bordeaux. Est-il plus facile de parler aux médias après une victoire ?
FA : Oui bien sûr c’est plus facile. J’ai un travail à assumer. Je réponds aux médias. Il n’y a pas plus de pression ici qu’ailleurs
VT : Pour finir cet entretien, je vais vous citer des mots et dites nous vos impressions. Vous pouvez utiliser des jokers.
FA : SNCM C’est une situation qui date. Cela met la Corse en difficulté. J’espère que la solution trouvée est la bonne pour la Corse et pour les corses.
I Muvrini J’aime beaucoup. Je vais les voir chanter et j’aime discuter avec eux.
Indépendance Ce n’est peut-être pas la réponse que vous attendiez mais je dirais juste que je tiens à la mienne.
Weah Un grand joueur. Je ne dirais rien sur le Libéria et sa candidature car je ne connais pas le dossier mais je répète un grand joueur.
Pissaladière Très bon
Francesco Guidolin Un bon entraîneur
FC Carros Un parcours en coupe de France très intéressant
Banlieue Une tragédie
12 juillet 1998 C’est ce que devrait toujours amener le football : du plaisir aux gens
