Hier matin, avait lieu la présentation officielle du centre de cardiologie du sport à l’hôpital Pasteur 1. Un nouveau programme de consultations dédié aux sportifs de haut niveau.
Emmanuel Bouvier-Muller (Directeur Général du CHU de Nice), Patrick Baqué (Doyen de la Faculté de Médecine), Olivier Guérin (Chef du Pôle Gérontologie du CHU de Nice), Emile Ferrari (Chef du Pôle Cardio Vasculaire Thoracique et Métabolique) ou encore José Cobos (Adjoint aux événements sportifs et à la fondation en faveur du sport et de la culture) : Tous étaient présents, hier matin, au Pavillon I de l’Hôpital Pasteur 1, pour la présentation officielle du nouveau Centre de Cardiologie du Sport. Avec la création de cette unité de consultation, le CHU de Nice devient le quatrième CHU en France et le seul en région PACA à ouvrir un Centre de Cardiologie du Sport.
La Création de ce centre n’est pas due au hasard, bien au contraire. Si certains considèrent le sport comme un loisir, d’autres en ont fait leur métier. Et la pratique du sport à haute intensité devient dangereuse lorsqu’elle n’est pas surveillée. En France, et selon une étude de « l’European Journal of Preventive cardiology 2015 », 1500 morts subites par an surviennent pendant ou au décours immédiat d’une activité physique intense. Le dépistage des situations à risque et la prévention des accidents cardiovasculaires représentent donc une priorité en termes de santé publique.
C’est pourquoi le Professeur Emile Ferrari et son équipe, composée notamment du Docteur Didier Scarlatti (Praticien Hospitalier à mi-temps au CHU de Nice) et de Priscille Bouvier (Assistante des Hôpitaux), se sont lancés dans ce projet. Celui de mettre en place un programme de consultations spécialisées pour les sportifs de haut niveau, avec des médecins cardiologues expérimentés en médecine du sport et ayant chacun une « sous spécialité » dans les différents problèmes cardiaques qui peuvent concerner le sportif. Le cardio vasculaire thoracique et métabolique pour le Professeur Ferrari, la rythmologie du sport pour le Docteur Didier Scarlatti et les maladies vasculaires et sport pour Priscille Bouvier.
Un projet basé sur la prévention et le suivi, comme l’explique Emile Ferrari : « Notre vocation est d’éliminer tous les problèmes cardiaques des gens qui veulent pratiquer du sport à haut niveau. On fait également un suivi, notamment sur les personnes cardiaques qui veulent continuer à faire du sport à haute intensité. Il y a de plus en plus de gens de 40-50 ans, qui ont déjà eu un petit problème cardiologique, qui veulent continuer à avoir une activité physique importante. C’est dans ce genre de situations que l’on peut intervenir ».
« Le sport ne crée pas la maladie cardiaque, il la révèle »
Et pour mener à bien ces suivis et aboutir aux bons diagnostics, le centre s’est équipé d’un éventail d’outils assez large. Une des forces de cette nouvelle unité de consultation. Mais l’avantage principal réside tout de même sur la présence de médecins cardiologues expérimentés en médecine du sport. C’est d’ailleurs pour cela que tous les dossiers sont traités en réunion de concertation pour un avis collégial. Il existe également une forte collaboration avec le Professeur François Carré, du centre initiateur de la cardiologie du sport de Rennes, notamment pour les dossiers très complexes.
Rien n’est donc laisser au hasard et tous les avis comptent. Un avantage certain pour aboutir aux bonnes conclusions, notamment au niveau psychologique, comme le précise Emile Ferrari : « il faut prendre en compte la psychologie du sportif, c’est une notion capitale. On ne peut pas arrêter un sportif de haut niveau parce qu’on a un petit doute sur un examen. Il ne faut pas lui faire subir un risque de mort subite s’il y a une vraie anomalie, mais il ne faut pas non plus l’arrêter trop rapidement en cas de doute. On ne peut pas non plus arrêter un jeune sportif de 15 ans, qui a peut-être une super carrière de sportif devant lui parce qu’on a un doute, il faut aller plus loin que ça. Les répercussions, notamment au niveau psychologique, peuvent être très importantes chez certains sportifs ».
Le Professeur Ferrari a également profité de l’occasion pour vanter les bienfaits du sport et préciser la responsabilité de la pratique du sport sur les maladies cardiaques : « le sport ne crée pas la maladie cardiaque au contraire, il la révèle. Pratiquer du sport est toujours bénéfique, cela vous fait gagner en survie, que vous soyez cardiaque ou non. Pratiquer 20/30 heures d’entraînement par semaine constitue un stress physique majeur. Donc quand vous avez une maladie cardiaque qui ne faisait pas parler d’elle, elle peut subitement se dévoiler au moment d’un stress physique important. C’est ce qui explique les morts subites chez les sportifs ».
L’ouverture de ce centre a justement pour but de réduire les morts subites liés à la pratique d’une activité physique intense. Une bonne nouvelle pour les sportifs de haut niveau qui pourront pratiquer leur sport plus sereinement qu’à l’accoutumée.