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22 novembre 2024

Le Vendée Globe de Jean-Pierre Dick : A la conquête du Sud

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A 43 ans, Jean-Pierre Dick est un navigateur expérimenté. En 2002, il reçoit l’appel du large et se lance dans de nombreuses épreuves qui feront sa renommée sur Virbac-Paprec puis sur Paprec-Virbac 2. Il a participé à toutes les courses mythiques que ce soit la Solitaire du Figaro, la Transat Jacques Vabre ou le Vendée Globe. C’est la deuxième participation du marin à cette fabuleuse compétition. Il voudra faire mieux que sa troisième place puis sa sixième position acquises précédemment. Réponse dans dix semaines environ.


jpg_papvir220808-074_640x451-2.jpgLe Vendée Globe est la course au large la plus éprouvante pour les organismes. Près de 90 jours en mer, seul avec pour moyens de contact la radio, le téléphone satellite ou une petite webcam.
Il faut tenir physiquement et mentalement surtout quand on veut jouer les premiers rôles. Une situation pas toujours facile à vivre, mais un peu d’organisation et le tour est joué. Jean-Pierre Dick, a sa manière de gérer le sommeil :  » Si tout va bien, j’essaie de dormir trois fois 1h15 par jour dont deux fois la nuit. En effet, notre corps est habitué à dormir la nuit, c’est pourquoi on se repose plus à ce moment-là. A ce sommeil, je tente d’y ajouter trois petites siestes réparatrices par jour de 10 à 20 minutes. C’est le rythme quand tout se passe correctement. « 

Le problème est que la réalité en va autrement. Il faut pouvoir gérer sa fatigue pour être le plus lucide possible. D’autant que Jean-Pierre Dick est toujours troisième de ce Vendée Globe. Accompagné d’une quinzaine de concurrents, il se retrouve la tête en bas puisqu’il a franchi l’Equateur dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22. Il raconte :  » J’ai passé l’équateur cette nuit à minuit pile. Je n’ai pas vu Neptune car je dormais comme un bébé dans les bras de Morphée. Je suis passé dans l’hémisphère Sud sans m’en rendre compte ! À bord, ça cogne un peu et ça mouille. J’utilise les sliders (panneau coulissant) pour bien protéger le cockpit. Même si l’eau est chaude, ça ne sert à rien de se mouiller inutilement. C’est une belle innovation du design team Paprec-Virbac ! « 

Une innovation qui lui permet de protéger son bateau et de continuer sa route une semaine après avoir passé le pot au noir, une zone où les vents sont très calmes. C’est à ce moment là qu’il faut être le plus vigilant pour les skippers, rappelle le Niçois :  » Si le vent change sans arrêt en direction ou en force cela nécessite d’être à fond sur le réglage du bateau donc je dors par petites tranches de 10 à 20 minutes.
Cela me permet de repousser les tranches de 1h15 à une autre période. J’essaie d’en garder au minimum une dans la journée. Il m’arrive aussi de dormir par sommeil flash de 1 à 2 minutes. Dès que la situation le permet je repars dans le rythme de 3 tranches de 1h15 par jour plus 2 à 3 siestes de 15 minutes. Quand le vent est faible je dors peu car je suis sur le pont pour attraper chaque risée de vent pour sortir de la zone de calme et ne pas me faire distancer par les autres concurrents. « 

jpg_papvir220808-133_640x451.jpgA présent dans l’hémisphère Sud, il peut mettre un peu d’ordre sur le bateau, après une période de turbulence en début d’épreuve :  » En début de course, nous avons eu une grosse tempête et je n’ai dormi que par tranches de 20 minutes. Heureusement cela s’est calmé et j’ai pu récupérer le sommeil en retard. A un moment j’avais tellement peu dormi que j’ai commencé à avoir des hallucinations ! C’est signe qu’il faut aller dormir rapidement car on perd un peu le contrôle de soi et du bateau. « 

Le prochain obstacle est l’île de Sainte Hélène, réputé pour son anticyclone, comparable à celui des Açores dans l’hémisphère Nord, c’est à dire une zone calme. Une étape primordiale dans la progression de Jean-Pierre Dick comme il le rappelait lundi :  » Je navigue au vent de travers (excellente pour les monocoques NDLR), Paprec-Virbac 2 a accéléré, c’est humide sur le pont. Je me rapproche tout doucement de Sébastien Josse (2e NDLR) et je distance Vincent Riou (4e NDLR). C’est positif tout cela ! Plus on descend dans le Sud, plus on se rapproche de l’anticyclone de Sainte-Hélène. Dès aujourd’hui, je vais passer du temps à la table à cartes pour définir une stratégie. Sinon tout va bien, je mange bien, je chante, je bricole.  »

Un bonheur qui devrait être de courte durée puisque l’anticyclone arrive vite pour les premiers. Ils devraient l’atteindre jeudi, mais le skipper de Paprec-Virbac II est prêt :  » Le vent a adonné (le vent s’écarte du bateau NDLR) plus tôt pour Loïck et Sébastien. Ils ont donc accéléré avant moi. Je pense que je viens de toucher leur vent, je prends de la vitesse à mon tour ! Sinon à l’Ouest, Golding va très vite. Il va falloir surveiller de près le pompier anglais. Au menu du jour : stratégie. Je vais passer du temps à ma table à cartes pour étudier la météo. Les choses évoluent vite, mais les modèles (météo) ne sont pas concordants. Il y a un gros anticyclone au milieu de la route, il faut donc faire très gaffe. La route que l’on choisit est un pari sur l’avenir. Tout le monde part vers le Sud. Il n’y a pas d’options pour l’instant car la situation n’est pas claire. Sinon, tout va bien à bord : je suis bien reposé pour apprivoiser Sainte-Hélène et je prends soin de mon coursier avant d’attaquer le Sud. « 

Prochaine feuille de route de Jean-Pierre Dick, mercredi prochain. Il attaquera alors le tour de l’Atlantique Sud et le premier passage de portes obligatoires avant le Cap de Bonne Espérance.

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