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22 novembre 2024

Le Vendée Globe de Jean-Pierre Dick : L’appel du Pacifique

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jpg_papvirb190908-0041_640x451.jpgAu dernier pointage de lundi, à 20h, Jean-Pierre Dick était leader avec trente à cinquante miles d’avance. Vingt-quatre heures plus tard, il a plus de cent cinquante miles de retard et une cinquième position au classement. Après une semaine extraordinaire pour le skipper niçois qui l’a vu mener la course avec plus de cent miles (180 kilomètres environ, NDLR) sur le reste des concurrents à certains moments, la malchance l’a rattrapé. Ce lundi, il a cogné un objet non-identifié qui lui a très fortement endommagé le safran tribord (droit, NDLR). Dans des conditions météorologiques difficiles, il va devoir réparer s’il ne veut pas être trop pénalisé. Il a donc considérablement réduit sa vitesse et ne compte plus que 30 miles d’avance sur son premier poursuivant.
Il devrait donc remonter le matériel sur le pont pour le réparer une fois que les conditions s’améliorent.

Pourtant tout n’a pas été noir pour Jean-Pierre Dick depuis quelques jours. Sa tactique de passer par le Sud s’avérait payante, il pouvait s’échapper. D’autant que lorsque certains concurrents tels que Loick Peyron subissent des avaries, ce qui incite les autres à réduire leur vitesse, lui continue à aller à vive allure. Malgré son esprit de compétition, il n’oublie pas de saluer la performance de son ami :  » Expliquez-moi, comment en une seconde le travail de tant de personnes peut-il être anéanti ? Expliquez-moi comment on en arrive à laisser ici, dans l’Océan Indien, tant de valeur ajoutée à la dérive maintenant avec ce valeureux Loick. Je n’arrive pas encore à admettre cette règle de la voile qui veut que l’on peut passer d’un état de ‘fier ‘ coursier à celui d’épave flottante en l’espace de quelques secondes. C’est la terrible loi des sports à matériel, mais que c’est cruel ! Bravo à toute l’équipe de Gitana. Vous avez été superbes et vous avez amené beaucoup de choses à l’Imoca. Bravo à Loick qui a su encore se remettre en question et redémontrer encore son immense talent. Oui, tu es sans conteste notre Zizou à nous et en plus sans les coups de tête ! On t’aime. Plein de courage pour ramener le bébé à la maison. « 

jpg_papvirb190908-0289_640x451.jpgDe telles paroles permettent de comprendre un peu plus l’univers des skippers engagés dans une course au large. Seul sur un bateau mais toujours entourés par des gens qui les admirent et les respectent. C’est d’ailleurs ce que signalait Jean-Pierre Dick avant son avarie :  » C’est sûr je n’ai pas de contact physique mais je ne sens pas trop la solitude car j’ai des contacts tous les jours avec la terre, soit avec mon équipe à terre soit avec le PC course pour les vacations. Je n’ai pas le temps de me sentir seul car il y a beaucoup de choses à faire à bord. Les moments où l’on se sent seul, c’est lorsqu’il faut réparer une avarie et qu’une autre personne permettrait de faire le travail en quelques minutes au lieu de plusieurs heures ! Pour Loick actuellement, cela doit sembler long et en effet, il doit se sentir un peu seul à l’autre bout du monde. Cela m’est arrivé en 2004 lors du voyage retour de la Jacques VABRE 2003 que je venais de gagner : j’ai démâté au milieu de l’Atlantique et j’ai mis 40 jours pour revenir sous gréement de fortune au lieu de 20 jours. En plus j’ai du passer Noël et le 1er de l’an en mer alors que ce n’était pas prévu, c’était vraiment particulier ! « 

Toujours en course pour la victoire finale dans ce Vendée Globe 2009 malgré son problème de safran, Jean-Pierre est résolu à tout faire pour l’emporter, coûte que coûte, a-t-il révélé lors d’une vacation spéciale hier après-midi :  » La réparation ne va pas être simple mais je ne vais pas lâcher le morceau comme ça, il faut rester en course et c’est important de terminer quoiqu’il arrive. J’ai déjà dans ma tête le mode opératoire : ça va être collage avec du carbone, contreplaque, boulons, vis. Ça ne va pas être facile. Mais à la précédente édition du Vendée Globe, j’avais réparé des choses qui me semblaient irréparables, alors pas question de jeter l’éponge ! « 

D’autant que son bon classement lui permet d’oublier la solitude physique :  » Oui le classement change clairement la donne. Lorsque l’on est en tête, on n’a pas le temps de penser à la solitude, car je suis alors très concentré sur la marche du bateau. « 

La prochaine étape pour le skipper niçois et les autres est l’arrivée dans le Pacifique. Avant cela, deux portes sont à passer. Il faudra être solide pour rester dans les premiers.

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