Jouer les champions du monde chez eux au stade Newsland du Cap est déjà de fait particulièrement difficile. Et cela se complique encore plus lorsqu’en Afrique du sud, même sans les vuvuzelas,il y a cette ambiance électrique d’euphorie collective générée par cette coupe du monde de football qui transcende tout un peuple et qui pousse les springboks à vouloir encore et toujours exister dans un pays où pour la première fois tous les regards se portent sur les Bafana Bafana.
Et puis il y a la raison objective évoquée, avant la rencontre, par l’entraineur national Marc Lièvremont, le manque de fraîcheurs physiques des joueurs français à l’issue d’une saison harassante par rapport à des sud africains qui eux sont au milieu de la leur et qui de toute façon jouent beaucoup moins de matchs que les européens. Mais cette situation n’est pas nouvelle et elle n’a pas empêché l’équipe de France , dans un passé récent, de l’emporter en Afrique du sud à cette même période de l’année.
Alors pourquoi ?
Et bien ,il ya eu ce match avec son déroulement et une entame catastrophique du XV de France ;tout d’abord un contre amorcé par Bryan Habana pour un essai du troisième ligne centre Spiers enchaîné par un essai du petit ¾ aile Aplon tous deux transformés par Morne Steyn qui passe ensuite une pénalité pour un 17/0 après 20 minutes de jeu ;17 points d’écart qui sont impossibles à remonter surtout lorsque l’on est contré en attaque et en touche, dominé dans les phases de combat au sol et parfois déficient dans les lancements de jeu et les placages ,le tout amplifié par un arbitrage très sévère du néo zélandais Bryce Lawrence pénalisant les français à 18 reprises, des français qui manifestement n’ont pas encore intégré les nouvelles règles concernant la zone plaqueur/plaqué .
Le positif côté tricolore se résume à une mêlée toujours aussi performante et à de très bonnes initiatives dans les relances et en bout de ligne de l’arrière Clément Poitrenaud et des trois ailiers qui ont joué Vincent Clerc, Aurélien Rougerie et Marc Andreu ; Rougerie et Andreu qui ont marqué chacun un très bel essai pour au final deux essais pour les coéquipiers de Thierry Dusautoir contre 5 pour les sud africains. La note est salée mais elle ne doit pas remettre en cause le jugement généralement positif que tous les spécialistes portent à la potentialité de cette équipe de France. Il lui reste maintenant à très vite se ressaisir afin d’aborder au mieux son prochain test match face à l’équipe d’Argentine qui aura lieu à Buenos Aires dans 15 jours.
Bruno Kauffmann
