Preuve de l’espoir sociétal placé dans les Jeux Olympiques, les Présidents Sarkozy, Hollande, Macron se sont directement impliqués dans le projet Paris 2024. Au-delà de la capitale, tout un pays peut tirer bénéfice de cette attribution. A condition de bonifier l’organisation d’une telle compétition par la recherche d’une plus-value sociale, comme l’ont exposé Renato Tullio Ferrari, Bruno Kauffman, Jérôme Vandamme, aux étudiants de l’Ecole de journalisme au cours d’une colloque -débat.
La flamme Olympique surplombant Paris ne brille pas encore. Pourtant l’esprit Olympique, ses valeurs brillent déjà fortement en France. Les échos reçus depuis Lima, et ce 13 septembre, ne vont cesser de croître jusqu’au summum auditif prévu pour le 2 août 2024, date de la cérémonie d’ouverture.
La devise olympique « Plus haut, plus loin, plus fort » est là pour le rappeler. Renato Tullio Ferrari aussi, « j’entends partout : ‘’on a eu les Jeux‘’ … C’est faux. Ce n’est que le début. Parlons au présent alors. Paris 2024 commence en ce moment si l’on veut que ces Jeux soient bénéfiques sur divers aspects », prévient l’ancien membre du Comité de candidature de Rome aux JO 2004.
A l’image de l’échauffement d’un sportif, tout un pays doit dès à présent commencer sa préparation pour être au niveau en 2024.
Les sportifs ne seront pas les seuls acteurs de cette « grande cause qui fédère tout un peuple, appuie Bruno Kauffman, ancien directeur de la communication de la Fédération Française de Rugby durant la Coupe du Monde 2007. Une compétition de cette ampleur peut rapporter économiquement. Mais les bénéfices à tirer sont surtout pour la société ».
L’écho victorieux de Lima doit donc continuer à raisonner partout en France. Dans ces clubs sportifs, ces écoles, ces Pôle Espoirs… Partout où vit, grandit cette génération 2024.
« De l’idéal Olympique à l’idéal de notre jeunesse »
Le projet s’appelle Paris 2024, mais toute la France doit être impliquée. Les sportifs sont mis en avant, mais toute la population doit se sentir concernée. Le coup d’envoi est prévu dans sept ans, mais tout le travail commence maintenant.
Jérôme Vandamme, chef de cabinet du Président de l’Union Pour l’Entreprise 06 (UPE06), l’atteste « les JO sont un espoir de réenchanter notre pays, notre jeunesse. Il est important d’y impliquer notre jeunesse, de donner un nouvel espoir à travers ce projet ». La génération Paris 2024 est celle actuellement dans les écoles. Exit la génération 1998 « vite diluée » selon lui, « cette génération des Jeux doit être préparée en amont.
L’organisation des JO sont un excellent moyen de retranscrire les valeurs de l’olympisme dans notre politique de jeunesse et des sports. Cet héritage social et durable c’est à nous de le créer ».
Cent ans après Paris 1924, l’engouement français pour cette candidature n’a cessé de croître. Pour preuve, même Anne Hidalgo, maire de Paris, est désormais touchée par le virus olympique. Elle, pourtant, vaccinée aux balbutiements de la candidature.
« Il y a toujours ce côté symbolique de participer aux Jeux. Que ce soit pour les sportifs, même le dernier, et pour les organisateurs. A part Los Angeles en 1984, tous ont perdu de l’argent dans l’organisation des JO, alerte Renato Tullio Ferrari. Mais aucun n’est déçu de les avoir organisé ». Preuve de la côté dont jouissent encore les Jeux Olympiques.
Malgré un consensus national pour l’organisation de la compétition – syndicats, patronats, sphère politique et surtout population sont, pour une fois, sur la même longueur d’onde – la flamme peut vite s’étendre.
Au même titre qu’un sauteur en longueur, Paris a réussi sa prise d’élan avec cette campagne rondement menée. Puis son impulsion, par la validation de son projet par le Comité International Olympique (CIO). Le sommet du saut sera cet été 2024, mais attention sur à la réception pour valider cet essai. Sous peine de perdre tous les bénéfices de cet effort.
La principale crainte reste de voir ces infrastructures construites pour un événement, et rapidement désuètes.
Ces fameux « éléphants blancs » grecs ou brésiliens mourants en dépit de leur inutilisation. Sauf que le projet mené par Tony Estanguet s’appuie sur des installations déjà construites à 95%. Et surtout, sur le plus jeune et le plus
pauvre département de France, la Seine-Saint-Denis, déjà dans les starting-blocks pour récupérer l’héritage de cet évènement.
Paris s’attend donc à recevoir le monde, lui exposer son savoir-faire sur un temps court et donné, mais s’attend surtout à bonifier cet héritage social, sociétal et matériel à plus long terme.
Car oui, les couleurs de l’olympisme ne sont pas le blanc des « éléphants », mais plutôt le bronze, l’argent et l’or des médailles.
par Alexandre Plumey, EdJ