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22 novembre 2024

Loeb : la machine à affoler les records

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r012101A.jpg S’il ne fallait retenir qu’un seul chiffre, ce serait 29. Le nombre de ses victoires en championnat du monde des rallyes. Impressionnant quand on sait que, ce qui aurait pu prendre plusieurs années voire une carrière entière, l’alsacien l’a réalisé en seulement quatre saisons complètes. Depuis sa première sortie en WRC au rallye d’Allemagne 2002, Seb’ comptabilise 69 courses au compteur. A l’exception du récent Monte-Carlo, il les a toutes disputées sur une Citroën Xsara.

Le plus étonnant chez lui, ce sont la précocité de ses résultats. Sa progression a été régulière et constante durant sa première saison complète en 2003. Le pilote a du accomplir un travail énorme pour en arriver là. Sa concentration, l’application qu’il met durant les séances d’essai, son investissement personnel ont tous été loués par ses patrons d’écurie.

Pourtant le début d’année 2006 s’annonçait indécis. Le français quittait pour la première fois le giron de l’écurie officielle Citroën pour découvrir celle des privés belges de Kronos. Toujours au volant d’une Xsara. Il devait aussi faire face à une concurrence plus rude que jamais. L’écurie Ford, suite à une saison 2005 décevante, avait réussi à recruter Marcus Gronholm pendant l’intersaison. Fort d’une nouvelle monture, les Focus RS, le Finlandais fut le seul réel rival de Loeb tout au long des seize manches du championnat. Jusqu’à la quatorzième épreuve, qui se disputait en Australie, le géant Marcus aura fait trembler le Français. Ce dernier, cloué dans son fauteuil de salon pour les quatre dernières courses, assistait pratiquement en direct à son sacre mondial. Malgré quatre forfaits dus à sa fracture de la clavicule droite, Seb’ pouvait savourer sa troisième couronne mondiale.

C’est un réel exploit. Il fait partie des quatre pilotes à avoir réussi à conserver leur titre de champion du monde d’une année sur l’autre. Auparavant, seuls Tommi Makinen (entre 96 et 99), Massimo Biaison (en 88 et 89), et Juha Kankkunen (86-87) y était arrivés. En 2006, l’alsacien a enchainé une nouvelle impressionnante série de victoires. Sur douze rallyes disputés, Sébastien Loeb a fini quatre fois deuxième et a signé huit succès. Et sur toutes les surfaces. Que ce soit des plaque de verglas sur le « Montecarle » (mais pas cette année !) aux pistes défoncées de l’Acropole, en passant par les routes ultra rapides du rallye des Mille-lacs. Il sait tout faire.

Autre fait d’arme du pilote Citroën, l’édition 2005 du Tour de Corse. L’actuel triple champion du monde part le couteau entre les dents. Il sait qu’il a la possibilité, en cas de victoire, d’être titré chez lui en France. Plus véloce que jamais, Seb’ attaque très fort. A la limite des capacités de sa voiture. Il prend la tête du rallye dés le départ et ne la quittera plus jusqu’au podium final. Il glane au passage les meilleures chronos dans toutes les spéciales. Incroyable, toute les spéciales ! Aucun pilote, depuis la création du championnat du monde en 1979, n’avait réussi une telle performance.

Du panache

Le Français est un ogre à l’appétit insatiable. Il enchaine, avec ce que certain appelleront de la facilité, mais qui tient en réalité d’une très grande rigueur, les victoires avec hargne. Tant que sa monture roule, il ne lâche rien. La régularité de ses chronos et sa fiabilité hors-pair ont fixé de nouvelles références. Son talent est reconnu par les plus grands et ses concurrents saluent les performances dont il est capable. Marcus Gronholm déclarant encore récemment qu’il était le plus grand rival qu’il ait jamais eu dans sa carrière. Un bel hommage de la part du double champion du monde 2000 et 2002.

Force est de reconnaitre, qu’en plus d’avoir un sacré coup de volant, Sébastien a du panache. A la veille d’être titré au rallye de Grande Bretagne (le RAC), le pilote Citroën préférait se retirer de l’épreuve suite au décès en course du copilote de Marko Martin, le britannique Michael Park. Une décision importante, il pouvait perdre par la suite le championnat. L’important était ailleurs. Seb’ ne voulait pas glaner une seconde couronne mondiale de cette manière et sur une note aussi tragique. Un geste de grand champion qui l’honore.

Partant sur une victoire, la saison 2007 peut lui permettre un quadruplé qui le ferait entré au panthéon des pilotes de rallye. Il rejoindrait le finlandais Tommi Makinen, seul à l’avoir réalisé entre 1996 et 1999. Les prochaines manches lèveront en grande partie les voiles qui subsistent encore sur la C4. On sait qu’elle est rapide et apparemment fiable mais comment se comportera-t-elle sur les terrains cassants ou sous de fortes températures ? L’avenir nous le dira. Nul doute que Sébastien n’aura, quant à lui, pas fini d’améliorer ses records et atteindra enfin ceux qui lui échappe.

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