Qui aurait imaginé retrouver au troisième tour le 351ème mondial, Benjamin Balleret face au numéro un mondial Roger Federer ? Pas grand monde. Mais le tennisman monégasque a prouvé durant deux sets sur le central de Monte Carlo qu’il n’est pas à ce stade de la compétition par hasard. C’est déjà une victoire pour lui. Il est sorti des qualifications ce qui n’est jamais évident. S’il devait justifier sa présence et sa valeur, il lui suffirait de citer les joueurs qu’il a écartés : Alberto Portas, Jonas Bjorkman, Christophe Rochus, Sébastien Grosjean même si celui-ci a abandonné.
Les drapeaux rouge et blanc monégasques ou suisses fleurissent dans les gradins sous les yeux du Prince Albert II. Le central plein comme un œuf sous un soleil de plomb : on est venu voir le roi Roger impressionnant la veille face à Alberto Martin (6-0, 6-1). On craignait la même sanction pour Benjamin dit « Ballou ». Ce ne fut pas le cas. Ballou n’a pas déçu. Relâché, il a joué son tennis et c’est du beau tennis ! Il a fait admirer son revers. Un modèle du genre, tranchant, précis et efficace. Son service frôlant ou dépassant les 200 Km/h est une arme dont il s’est servi pour inquiéter Roger Federer. Marquant le premier de la rencontre, il pourra dire : « j’ai mené face au numéro un ».
Federer reste concentré. Il ne sous estime pas son adversaire. Il s’applique et parvient à faire le break à 2-2 dans la première manche sur deux coups droits sortant de quelques centimètres du monégasque de 22 ans. Le suisse conclut le premier set en 30 minutes (6-3). Le début du deuxième acte est indécis. Chaque joueur remporte son service. Sur son deuxième jeu de service, Roger Federer concède les trois premiers points. Le central vibre. Les supporters et les amis de Benjamin Balleret se mettent à rêver. Et si…
Hélas c’est le moment que choisit l’helvète pour élever son niveau. Le tournant du match se situe à 30-40. Le joueur princier engage un long échange de fond de court où il rivalise de puissance et de précision. Il gagne du terrain, accule le Bâlois. Il croit remporter le point en distillant un amorti à effet rétro. Mais avec Federer, un amorti n’est jamais assez amorti, et l’effet rétro n’est jamais assez rétro. Il arrive sur la balle et place un coup droit parfait hors de portée de Ballou. Dommage. Federer remporte son service et déroule tranquillement. Jeu, set et match Federer 6-3, 6-2, fierté, espoirs et ovation Balleret. Le surprenant monégasque peut sortir la tête haute. Les spectateurs à la sortie de la rencontre sont unanimes : « Il mérite mieux que sa 351ème place ! ». On espère donc le revoir pourquoi pas à Roland Garros pour confirmer sa formidable semaine princière. Quant à Roger Federer il poursuit en toute quiétude sa route dans ce tournoi. Tout comme son dauphin Rafaël Nadal,laborieux vainqueur du belge Cristof Vliegen avec un score flatteur pour l’espagnol (6-3,6-3).
Simon impuissant
Gilles Simon n’a rien pu faire face à la puissance du croate Ivan Lubjicic numéro 5 mondial. Pourtant Gilles Simon paraissait avoir les armes. La fatigue accumulée après son parcours de la semaine dernière à Valence où il a atteint la finale ajoutée à son match intense en trois sets contre Tomas Berdych est sans doute la raison première de sa contre-performance. Gilles Simon n’a que 21 ans. Il fait partie des espoirs du tennis tricolore, lui qui était dans l’ombre de Gaël Monfils et Richard Gasquet. Il engrange de l’expérience et ce sera bénéfique pour la suite de sa carrière. Une finale lors d’un tournoi important et un troisième tour parmi les seize meilleurs joueurs de la compétition lui permettent de grimper de quelques places au classement ATP. Cela permet d’intégrer le tableau final des tournois sans passer par la case qualification.
Gilles Simon s’incline 6-3 6-2. En difficulté lors des deux premiers tours face à Andreev et Serra, Ivan Lubjicic a démontré que malgré sa grande carcasse il pouvait être performant sur terre battue. Il prend ses marques et peut être dangereux pour la suite du tournoi.
Les « spécialistes »
Juan-Carlos Ferrero double vainqueur à Monte-Carlo affrontait son compatriote David Ferrer, l’espagnol qui « monte » avec notamment la sensation du masters series de Miami où il élimina Andy Roddick sur « Dur ». David Ferrer s’était illustré à Roland Garros en 2005 : il avait battu le tenant du titre Gaston Gaudio avant de perdre en quart de finale contre le futur vainqueur Rafaël Nadal. David Ferrer est donc un joueur multi surface.
Ferrero essaie de revenir à son meilleur niveau. En septembre 2003, il s’était même glissé à la première place mondiale deux mois après avoir remporté Roland Garros.
Ce jeudi, Ferrero et Ferrer ont livré un grand match. Ferrer l’emporte deux sets à un (6-1, 6-7, 6-3). Les deux derniers sets sont intenses. Les deux joueurs se rendent coups pour coups. Du jeu de terre battue mais spectaculaire.
Les défenses sont précises et les échanges s’allongent. L’objectif est de gagner du terrain sur l’adversaire. Ferrer se montre plus constant et plus attaquant. Sa victoire est donc logique.
Autres qualifiés en quart de finale
-Tommy Robredo qui crée une petite surprise en éliminant l’argentin David Nalbandian (5-7, 6-1, 7-5).
-Gaston Gaudio qui dispose facilement de l’italien Di Mauro (6-2, 6-4).
-Guillermo Coria a du s’employer pour se défaire du rugueux allemand Nicolas Kiefer (6-7, 6-4, 6-3).
-Fernando Gonzalez sur abandon de Robin Soderling.
Programme des quarts :
-Federer-Ferrer : le test
-Lubjicic-Gonzalez : l’hyper puissance
-Gaudio-Robredo : les spécialistes acte II
-Coria-Nadal : la revanche