Nice-Premium : Comment se porte le groupe Niçois à quelques heures de la
confrontation capitale face à Vienne dimanche à Bédarrides? Y a-t-il des
blessés à déplorer?
Julien Schramm, directeur technique du RNCA :
On sent une grande mobilisation. L’envie de réussir quelque chose de fort en
cette fin de saison. De montrer enfin sa réelle valeur. La pression monte, la
bonne pression. Les blessés de ces dernières semaines ont fait leur retour à
l’entraînement. On a encore une incertitude concernant la participation de
Laurent Buchet à l’arrière, mais on récupère Kahlouchi, Guiran et Lerda devant,
Kinane et Bourroul derrière, cela nous laisse beaucoup de possibilités de bâtir
l’équipe.
NP : Vous avez eu quelques difficultés à l’extérieur cette saison. Les
phases finales se déroulent sur terrain neutre. Est-ce une crainte et
quel a été votre discours cette semaine pour rassurer vos joueurs loin
des Arboras?
JS : Mais toutes les équipes de notre poule ont eu des difficultés à l’extérieur.
Même si on ne peut pas dire qu’on a été débordé une seule fois. Disons que notre
poule était très homogène et que ce soit face aux équipes qui ont joué le
maintien ou celles qui jouaient la qualification, cela a rarement été facile. En
fait, je pense que la notion « domicile-extérieur » a été plus valable pour nos
adversaires, souvent transcendés chez eux, moins présents chez nous. Par
exemple, on perd 18-15 à Sorgues, et on les bat de 80 points chez nous… C’est
pourquoi jouer sur terrain neutre n’est certainement pas un handicap pour nous,
j’y vois même l’occasion pour notre équipe de se lâcher complètement, d’exprimer
son grand potentiel. C’est ce qu’on leur a dit : lâchez-vous, donner 100%,
allez au bout de vous-mêmes, sans calcul… et le résultat sera au bout.
NP : Vienne a terminé cinquième de sa poule. Vous avez connu votre
adversaire seulement à l’issu de la rencontre face à Bastia. Avez vous
eu le temps de vous renseigner sur les forces, les faiblesses et les
joueurs à surveiller de l’effectif adverse?
JS : On a une certaine idée de ce que vaut Vienne, on sait que c’est solide et
solidaire devant, on connaît l’essentiel, mais on n’a pas insisté plus cela.
L’important c’est nous, point. Je crois qu’il est temps pour cette équipe de
Nice de ne plus se poser de questions, de se prendre en main, de grandir. Notre
groupe est jeune, fait de très bonnes individualités dont la plupart jouerait
sans problème à l’échelon supérieur…mais la Fédérale 2 ne met pas forcément en
avant le talent, plutôt le caractère, le mental, l’aptitude au combat, la
nécessité de faire corps avec ses partenaires. Un groupe jeune et neuf, un
collectif qui a mis du temps à se construire et à appréhender ce championnat
voilà les raisons principales pour lesquelles Nice n’a pas toujours répondu aux
attentes.
NP : On a senti que le RNCA a vécu comme un échec le fait de ne pas
terminer premier de poule et ainsi monter directement en Fédérale1.
Est-ce que ce constat est une réalité?
JS : La montée directe était un objectif pour Nice comme il l’était pour Romans ou
Grasse. On avait le potentiel pour, sans doute pas le vécu collectif de nos
adversaires. Un manque qui a nous a été préjudiciable en début de saison. On
perd à Saint-Raphaël et chez nous contre Grasse, cela a un peu plombé notre
début de saison. On a donc su très vite que terminer numéro 1 serait très
difficile. Mais bon, on a su rebondir, on s’est même retrouvé premiers avec
Romans, et puis on a cédé du terrain à nouveau. Des hauts et des bas, comme
toutes les équipes de la poule. Romans, sans être génial, a su être le plus
régulier. Après 2ème, 3ème, 4ème ou 5ème, franchement j’en ai rien à faire… tout
ce que je souhaite, c’est que l’équipe aille au bout d’elle-même maintenant. J’y
crois énormément et le parcours de cette phase finale qui se présente à nous est
très ouvert. Tout est possible.
NP : Seulement deux équipes qualifiées pour les phases finales en plus des
1eres de poule accèderont en Fédérale1. Avez-vous des favoris pour la
montée et quelles équipes craignez-vous? Peut-il y avoir un décalage
avec les formations du Sud Ouest, en un mot est-ce que le niveau des
poules est homogène?
JS : Très difficile de répondre. Regardez Saint-Saturnin l’an dernier. 6ème de poule
et dernier qualifié. Au bout du compte, finaliste de la Fédérale 2 et promu en
Fédérale 1. Ce qui est sûr c’est que les équipes déjà promues comme Romans,
Villeurbanne qui nous attend au second tour si on bat Vienne, ont déjà atteint
leur objectif et auront donc peut-être moins de motivation dans cette phase
finale. Maintenant il est sûr que le niveau varie d’une poule à l’autre. Dans
notre poule, c’était homogène et rugueux, dans d’autres poules, cela a sans
doute été plus ouvert sur le plan du jeu mais moins « raide » sur le plan du
combat… Ce dont on est sûr, c’est qu’on devra batailler « localement » si on
veut monter en Fédérale 1. Equipes de la poule 4 contre équipes la poule 3
jusqu’en quart de finale. Imaginez un derby Nice-Grasse en quart pour la montée
en Fédérale 1 ! Bon, on n’y est pas et il faudrait passer trois tours pour ça.
Notre seul avenir pour l’instant c’est Vienne.
NP : Pour finir, que diriez-vous pour qu’un maximum d’Azuréens vous
supporte dans cette aventure de la phase finale?
JS :
L’important c’est de passer Vienne, pour mériter cette mobilisation des
supporters. Pour leur montrer que le RNCA a de l’ambition. C’est une première
étape. On a su faire revenir du monde aux Arboras. Si on peut maintenant
déplacer des supporters, ce serait magnifique. On a organisé un bus de
supporters pour le déplacement à Bédarrides. Les joueurs ont conscience qu’il se
passe quelque chose dans leur club et quand ils verront quelques drapeaux violet
et jaune dans les tribunes dimanche, ils sauront qu’il y a des gens derrière
eux. Gagnons dimanche, c’est le meilleur message que l’on peut envoyer à tous
ceux qui attendent que le rugby retrouve sa place à Nice.
