Sur un parcours taillé pour les baroudeurs, c’est le jeune Cannois Lenny Martinez qui s’est imposé en haut de la Côte-Saint-André. Cette 5e étape a fait des dégâts chez les favoris.
Une étape pour baroudeur, voire même une classique Flandrienne. Voilà ce qui attendait les coureurs de cette 83e édition du Paris-Nice. Au programme, 203 km autour des Coteaux de la Nièvre (Loire) composées de sept ascensions, dont cinq dans les 48 derniers kilomètres surnommé le secteur des murs. Un profil d’étape parfait pour un coureur comme Julian Alaphilippe avec une arrivée à La Côte-Saint-André (1,7 km à 10,8% de moyenne). Une montée terrible que craignait bon nombre de favoris du classement général.
Si les échappés du jour Ben Swift (INEOS Grenadiers) et Thibault Gruel (Groupama FDJ) n’ont jamais réussi à creuser un écart significatif, ils ont été rejoints à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée par le Norvégien Tobias Foss (INEOS Grendiers). Le spécialiste du contre-la-montre très en forme ces dernières semaines avait déjà fait coup de partir en contre attaque sur l’étape d’hier.
Et comme la veille c’est une nouvelle fois Mads Pedersen qui a ramené le peloton. Un peloton qui s’est fortement réduit à une dizaine de kilomètres de l’arrivée sous l’impulsion des équipes des favoris. Une fois Tobias Foss rattrapé dans l’avant-dernière descente, le groupe maillot jaune s’est attaqué à la Côte-Saint-André. Une montée dont la difficulté est croissante à mesure que les mètres défilent. Sur ce terrain le leader de la course à laisser des plumes. Tombé un peu plus tôt dans l’étape, le leader de la course n’a pas réussi à suivre le rythme des puncheurs.
Les Azuréens dans le coup !
Le Danois n’a pas été le seul à perdre du temps dans cet effort court mais très intense. Mattias Skjelmose n’a également pas tenu la roue des meilleurs. Seul Matteo Jorgenson est parvenu à se détacher avec Lenny Martinez et Clément Champoussin. Les deux Niçois ont brillé lorsque la pente oscillait entre 13 et 18%.
Le plus fort, c’était Lenny Martinez (Bahreïn Victorius). Bien caché dans le peloton toute la journée, l’Azuréen s’est découvert au pied de la dernière bosse. Dans la roue du tenant du titre Matteo Jorgenson qui récupère le maillot jaune, le Cannois a placé son offensive au bon moment pour s’imposer en solitaire. “Dans la dernière bosse, je savais que je voulais lancer aux 150 mètres. Je voyais qu’on était plus que trois, je me suis dit : ‘je ne peux pas merder maintenant, il faut que j’y aille à fond’. Et quand j’ai accéléré, que je me suis retourné et que j’ai vu les grosses différences, je n’y ai pas cru, c’était incroyable. Quand j’ai levé les bras… c’est un super moment”, confiait Lenny Martinez à l’arrivée. Une magnifique victoire qui vient ponctuer un début de saison très prometteur.
L’autre bonne nouvelle, c’est l’excellente forme de Clément Champoussin. Si le co-leader de l’équipe Astana s’est retrouvé légèrement gêné dans les 100 derniers mètres, il est parvenu à trouver l’ouverture pour dépasser le nouveau leader de la course et ainsi prendre la deuxième place du jour. Le Niçois « C’était très dur. J’étais bien positionné au départ et après je me suis vraiment accroché jusqu’à la fin. Je fais 2ème donc je suis plutôt satisfait. Ça fait plaisir, après il reste encore beaucoup d’étapes donc il faut rester tranquille et concentré”, a confié le Niçois qui peut légitimement penser accrocher un bon résultat au général de ce Paris-Nice.
Au classement c’est donc Matteo Jorgenson qui prend la tête avec 22 secondes d’avance sur Jonas Vingegaard. Lenny Martinez remonte à la cinquième place à 55 secondes du maillot jaune, quatre places devant Clément Champoussin à 1m22 au général.
Demain, les favoris devraient connaître une journée plus tranquille puisque l’étape est promise aux sprinteurs.