Le grand 8 ou Figure Eight Challenge est le défi fou que se lance Philippe Monnet. Le navigateur cannois et amateur de sports extrêmes va faire un double tour du monde en solitaire en multicoque. Cette véritable expédition des temps moderne, vectrice de nombreux projets, se terminera en 2015.
Tout est parti du rêve d’un petit enfant montagnard. Pour le petit Philippe Monnet, bercé par des histoires célèbres de grande bleue, la mer était « un monde magique ». Il se demandait ce qu’il pouvait bien y avoir derrière cette ligne d’horizon tant mystérieuse. La traversée de l’Atlantique, depuis longtemps fantasmée, était accomplie à l’âge de 25 ans, aux côtés du grand Eric Tabarly.
L’aventurier n’est pas las, à cinquante ans passés. Cherchant toujours à se renouveler, il va bientôt se lancer dans le périple de toute une vie. Tour du monde en solitaire ? Déjà fait, en 1987 et 1er record, toujours pas battu aujourd’hui. Quatre records plus tard : New York – San Francisco, Hong-Kong – Londres, Nice – Calvi, et un tour du monde à l’envers (contre les vents), pour faire mieux il n’a pas d’autre choix que de marquer l’Histoire.
Le projet d’une vie
Il faut de « l’intérêt, une passion au départ ». Il lui a été primordial de « s’entourer d’une équipe » qui n’a pas eu à lésiner sur la présentation de cette feuille de route dantesque : deux volets, un sportif et un historique. « Pour mon second tour du monde en solitaire, je voulais faire plus partager » déclare Philippe Monnet.
Onze ans après l’avoir fait en monocoque, le tour du monde à l’envers sera tenté en multicoque. Il se donne « 100 jours », soit 50 de moins de sa marque réalisée en 2006. Il se paie le luxe d’ajouter que « c’est réaliste ! » Son palmarès parle pour lui, après tant de limites repoussées, et au vu de sa farouche détermination, il est difficile de douter de lui.
Et après ce record express attendu, il aura du temps à s’offrir : 23 escales de 2 mois chacune, sur des villes des cinq continents (New York, Sydney, Tahiti, Shangaï, …), voilà une bien sympathique pré-retraite. Car Philippe Monnet ne chômera pas, dans tous les ports où il s’arrêtera, il décryptera le rôle joué par ces lieux dans l’Histoire de la navigation (et par conséquent de l’humanité).
Il réalisera des programmes télévisés sur l’histoire de l’homme à travers l’eau et le développement des techniques pour la maîtriser.
Il rendra hommage à ces grands hommes qui ont fait avancer le monde par leurs traversées. S’il réussit précédemment à repousser la dernière limite du nautisme avec son multicoque, on pourra déplorer dans cette série documentaire l’absence du dernier des grands explorateurs des mers, en la personne de son réalisateur.
