La rencontre avait été similaire au match aller à la seule différence que Nice n’avait pas dans ses rangs un buteur et un ouvreur de la trempe du Sud Africain Rudi Dames. Il a su dégager son camp de manière opportune. Un grand coup de pied permet de faire reculer l’adversaire, de rebooster le moral de ses partenaires mais surtout les laisse souffler le temps de se placer pour la touche. Un groupe de joueurs s’est soudé depuis octobre. Un vrai collectif s’est créé. Il lui a permis de résister face à des Grassois plus entreprenants en seconde période et dangereux dans les dernières minutes.
La rencontre a du mal à démarrer. Perdigon est tendu. Le match revêt une importance capitale. Les deux équipes veulent la victoire. Rudi Dames réussit sa première tentative de pénalité de 40 mètres à droite mais l’ouvreur Barhoumi réplique de suite d’une pénalité de 25 mètres (3-3 à la 17ème), puis 6-6 à la 26ème. La rencontre se durcit. Grasse monte en régime. Olivier Achaintre, l’entraîneur Niçois exhorte ses troupes et exige de la discipline : « Ne parlez pas. Soyez forts dans le combat ». Une bagarre générale, élément traditionnel des derbys, a le mérite de revigorer le ROG. Désormais, les avants de l’arrière pays vont faire mal. La petite échauffourée entre amis a servi de piqûre d’adrénaline, ce supplément de vaillance. Il va contrarier les avant Niçois jusque là dominateurs. Juste avant la mi-temps, Barhoumi réussit sa troisième pénalité et permet à Grasse de mener à la pause 9-6. Une première période très équilibrée sans envolées. Nice a un peu plus montré de choses avec un jeu plus varié. Grasse s’est contenté de maîtriser les fondamentaux (touche et mêlée). Différence de style et même efficacité.
Le RNCA grâce à Dames sur pénalité et Marras sur drop reprend l’avantage (12-9 à la 51ème). Comme d’habitude, Barhoumi, dans la foulée, égalise de 40 mètres. (12-12 puis 15-15 à la 65ème). Plus rien ne sera marqué. Grasse jette ses dernières armes dans la bataille et met la pression sur Nice dans les dernières minutes qui plie mais ne rompt pas. Le RNCA défend sans se mettre à la faute ou du moins sans que l’arbitre ne signale de faute, à juste titre pour les Niçois et de manière trop indulgente pour les Grassois. Les joueurs sont sortis épuisés, tuméfiés à l’image, du talonneur Khaled Khalouchi, la bouche ensanglantée, restant après le coup de sifflet final sur le banc de touche à refaire le match avec son pilier Frédéric Mohl : « C’était un match d’avants avec beaucoup de solidarité.
Le derby azuréen ne restera pas dans les annales du rugby. Il a fait vibrer tout un stade qui affichait complet. Il s’est déroulé dans un très bon état d’esprit même si quelques noms d’oiseaux ont circulé. La tension et la pression l’expliquent. Des gifles anecdotiques sont parties mais simplement pour symboliser la rivalité. Rien de bien méchant. Ce qu’on retire de ce match : les deux équipes ont su se montrer pugnaces, fortes dans leurs têtes et leurs corps. Elles lutteront, en se sacrifiant s’il le faut, jusqu’à la fin de saison pour obtenir l’accession en Fédérale 1.