Dans notre dernier article nous avions évoqué ‘l’intérêt supérieur du rugby niçois’. Mais évidemment celui-ci n’est pas la priorité des anciens et nouveaux dirigeants entre lesquels le torchon brûle toujours.
Une nouvelle lettre de M. Philippe Deffins (Le nouveau président) à Midi Olympique datant du 12 décembre a déclenché une sèche réplique de la part de Christian Baldacchino (L’ancien Président) et l’envoi de sa part d’une lettre ouverte « aux amis du rugby niçois ».
Lettre que nous publions dans son intégralité pour permettre à nos lecteurs qui sont intéressés par cette saga ovale de bien fixer son périmètre et en comprendre les raisons.
Concernant le problème des problèmes, celui du « nervus rerum », à savoir l’argent :
a) Il ne devrait pas être très difficile d’établir, par un audit commissionné à un expert indépendant, si le bilan au 30 juin 2011 était faux ou correct comme l’affirment les deux parties, chacun accusant l’autre de mensonge, M. Deffins et M. Baldacchino.
b) La légitimité de M. Deffins serait établie s’il donnait « enfin » suite à ses engagements financiers , bien présents dans son projet présenté aux membre du Comité Directeur du club, le 12 septembre.
Il devait bien savoir que son statut de bailleur de fonds privés (les siens et celui d’autres investisseurs) n’ était pas sans importance et signification. Autrement (son amour du rugby mis a part) pour quelle raison serait-il aujourd’hui le Président du Rugby Nice Côte d’Azur ?
Parce que, même si on prend en compte l’hypothèse que la présidence de Christian Baldacchino était en bout de course, la passion, le dévouement et la compétence de quelques gloires passées en quête de s’engager dans un futur succès, aurait largement suffit.
Il n’y avait certainement pas besoin du quelqu’un qui vienne de Montpellier pour gérer le club avec la subvention de la Mairie de Nice!
Et tiens, en parlant de la Mairie de Nice, que dit-elle de ce spectacle si peu fair-play ?
Lettre ouverte à tous les amis du rugby niçois : MA VERITE
Assez, stop, basta, trop de mensonges, trop de calomnies, trop de haine!
J’ai démissionné il y a maintenant trois mois ; pendant cette période je n’ai pas voulu intervenir -même pas pour répondre aux propos insultants dont « l’ancienne équipe » fait l’objet- pour ne pas créer de polémique, et gêner la « nouvelle équipe ». L’accusation d’entretenir une ambiance délétère –alors que les amis de l’ancienne équipe sont agressés au quotidien – est un premier mensonge.
Mensonge quand on dit que j’ai caché la réalité des finances du Club. D’une part et aussi surprenant que cela puisse paraître, Monsieur DEFFINS ne m’a jamais questionné à ce sujet. D’autre part, la « nouvelle équipe » était autant informée que je pouvais l’être (puisque bon nombre de ses membres faisaient partie de l’ancien Comité Directeur) :
Le trésorier avait informé le Comité Directeur dès le mois de mars qu’il risquait de manquer 100.000 € au 30 juin 2011, ce qui représente en réalité à peu de choses près le déficit de liquidités à cette même date.
Dans le P.V. d’huissier de l’A.G. du 17 juin 2011, le trésorier disait «le compte Société Générale présente à ce jour un solde créditeur de 42.000 €…Il fait également remarquer que les salaires, les cotisations sociales, et autres dépenses fournisseurs de l’Association sont à ce jour payées à 80 % environ »
Le bilan au 30 juin 2011 n’est sorti que début décembre (soit 2 mois après mon départ).
Les nouveaux membres du club doivent savoir que je ne me suis pas enfui, en pleine nuit, en emportant la caisse du Club ; la nouvelle équipe a voulu le pouvoir et à tout fait pour l’obtenir.
Mensonge aussi, quand on laisse entendre que les comptes du Club ont été trafiqués. Par qui ? Depuis des années, ces comptes sont contrôlés par un expert comptable, puis par un commissaire aux comptes, puis par la DNACG, puis par la Mairie qui d’ailleurs, dernièrement, a mandaté un audit sur les comptes de la saison passée. Je dois être très habile, ou alors tous ces professionnels de la comptabilité sont soit nuls, soit complices.
Mensonge encore, quand on gonfle le passif du bilan par une provision sur une dette qui n’est pas avérée à ce jour. Mensonge qui se transforme en manipulation, quand on élude le contexte de la déconfiture de la SASP * (qui nous laisse une dette de 215.000 €).
Ou encore quand on oublie de préciser que nous avions évalué (en décembre 2010 pour la demande de subvention exceptionnelle) les besoins du club à 1.300.000 €, et que nous avons obtenu 1.100.000 € (ce qui est bien évidemment déjà énorme, une fois de plus je me répète : merci au Conseil Municipal).
Quand on cache que cet argent a été alloué pour aller jusqu’en juin 2011, et pas au-delà. Quand on passe volontairement sous silence les conclusions de l’audit de la Mairie, qui explique que nous ne sommes pas responsables des budgets engagés par la SASP, et surtout que l’argent public a été utilisé à bon escient.
Et bien évidemment, il est bien plus confortable d’omettre d’évoquer l’argent que j’ai mis à titre personnel dans le Club, et que je ne me suis jamais fait rembourser, même qu’en mars il y avait de l’argent pour le faire.
Mensonge une fois de plus, lorsqu’il est dit que le club était dans une grande pagaille. Tout le monde était à son poste ; les dirigeants, les éducateurs (tous formés) les bénévoles. A lire ou entendre certains commentaires, il y aurait eu un miracle dans la nuit du 14 au 15 septembre, et par un coup de baguette du magicien, un petit club loqueteux et sans organisation serait devenu le club majestueux que nous connaissons.
Et bien non, mille fois non ! Il n’y a pas plus de magicien que de baguette magique, mais tout simplement la volonté et le travail de « l’ancienne équipe » :
l’école de rugby, nombreuse et de qualité, le tournoi Vicat Baie des Anges, C’EST NOUS ;
les équipes de jeunes dans l’élite hexagonale (cadets, juniors crabos, reichel) et les nombreux sélectionnés, C’EST NOUS ;
les féminines, deux fois championnes de France avec ses internationales, C’EST NOUS ;
les loisirs et leur tournoi international, C’EST NOUS ;
l’école de rugby de l’est, C’EST NOUS ;
les cadettes, C’EST NOUS ;
le centre de formation, avec les financements trouvés, C’EST NOUS ;
mais aussi, l’ascension de l’équipe première de division d’honneur jusqu’en fédérale 1(+ 3 niveaux de compétition), mais oui, C’EST TOUJOURS NOUS. Avouons que pour des nuls, ce n’est pas si mal.
Mensonge toujours, quand vous dites vouloir faire l’union du rugby niçois et que votre premier souci est de virer une grande majorité des acteurs de l’ancienne équipe, à tous les niveaux.
Mensonge à nouveau, quand vous dites vouloir renforcer l’Association alors que vous n’avez toujours pas créé la SASP, comme vous vous y étiez engagé, et qui est le seul garde fou aux excès non contrôlés du rugby semi professionnel. Il est vrai que la SASP ne pourrait pas utiliser les ressources de l’Association.
Mensonge encore et toujours quand la « nouvelle équipe » confirme le 12 septembre 2011 qu’elle investira immédiatement dans le club, sous LA SEULE CONDITION DE MA DEMISSION ET DE CELLE LA MAJORITE DES MEMBRES DU COMITE DIRECTEUR. Avec en plus des précisions étonnantes : 500.000 € de la part de Monsieur P. DEFFINS, plus 600.000 € de la part d’un groupe d’investisseurs britanniques mandatant un certain Monsieur A. Knox, présent lors de cette réunion et confirmant ces promesses, plus un engagement de 1.000.000 € obtenu auprès de la Mairie.
Mensonge quand on promet une garantie bancaire d’évidence et d’engagement des fonds, garantie jamais fournie, bien entendu.
Mensonge quand Monsieur J.F. TORDO annonce dans la presse qu’un compte crédité de 500.000 € a été ouvert à cet effet
Mensonge quand ces promesses sont relayées dans le club, auprès des joueurs, et dans les médias, avec toujours la même condition sine qua none.
Mensonge toujours quand on jure, la main sur le cœur que l’associé principal de la défunte SASP ne fait pas partie des mystérieux investisseurs britanniques – ce qui, franchement, ferait désordre.
Mensonge également, vis-à-vis de la Mairie, à qui vous avez du assurer que vous aviez les financements privés, et dont vous assuriez qu’elle vous avez garanti 1.000.000 € de subvention. Vous en êtes aujourd’hui à faire une demande à hauteur de 1.150.000 € alors que nous désirions 650.000 €
Mensonge grotesque enfin quand on dit que nous avons laissé une trésorerie négative de 600.000 ou 700.000 €. LE TROU DE TRESORERIE A CE JOUR (vous voyez, je ne fais pas d’amalgame et ne manipule pas les mots en parlant de perte) est généré pour sa plus grande partie, par le fait que VOUS N’AVEZ PAS ENCORE VERSE L’ARGENT QUE VOUS AVEZ PROMIS.
On bricole au jour le jour, en cherchant à trouver les fonds qui n’existaient pas début août (en tous cas, sans aucune certitude) ; heureusement que le club est solide, bien structuré et que la dette avérée et exigible au 30 juin 2011 est loin des montants que vous annoncez, car vous « vivez sur la bête » en ce moment (cotisations, quelques menus sponsors, subventions obtenues par l’ancienne équipe et peut-être utilisées à d’autres fins…)
Faisons quelques calculs élémentaires en ce qui concerne les besoins de trésorerie.
Vous avez annoncé un budget de dépenses d’environ 2.000.000 € annuel, soit 167.000 € mensuels (le notre était de 1.650.000 mais il est vrai que vous avez signé -sans en avoir le financement- une dizaine de contrats supplémentaires, assez chers parait-il).
Au 30 novembre, soit cinq mois après le début de la saison, les besoins étaient donc de 167.000 x 5 = 835.000 €. Pour être exact, enlevons les recettes directes de l’Association (cotisations, subventions diverses, …), soit environ 250.000 €, ce qui ramène cette estimation des besoins de trésorerie pour la fin de novembre à 585.000 €
En d’autres termes et pour être très clair, SI VOUS AVIEZ MIS LA MOITIE DE CE QUE VOUS AVEZ PROMIS, il n’y aurait ni problème, ni polémique aujourd’hui !
En conclusion: votre projet était merveilleux, mais vous avez malheureusement oublié une chose essentielle : votre plan était viable à la seule condition de l’EXECUTION SIMPLE ET ENTIERE DE VOS PROMESSES.
Si vous ne le faites pas, vous ne serez que des amateurs de poker menteur, sauf que vous ne jouez pas avec votre argent mais avec l’envie de rugby et la passion des jeunes et des moins jeunes.
Si vous le faites, et croyez moi bien, je présenterai mes excuses publiquement, et je ferai don au club des sommes qui me sont dues.
Christian BALDACCHINO