Ramoul Lyès, ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose si vous n’êtes pas un passionné d’athlétisme et de cross country mais les autres reconnaîtront un grand champion maintes fois récompensé de titres nationaux et internationaux.
Né le 17 avril 1976 à Costantine, c’est au sein de la légion étrangère que Lyès fait ses premières armes sur la piste comme sur la terre en passant allègrement du 3000 mètres steeple au cross country enchaînant victoires sur victoires dans les divers championnat militaire sous les couleurs de sa patrie d’origine, l’Algérie.
Ensuite, suite à sa naturalisation, ce sera l’équipe de France qui lui ouvrira ses portes pour faire de lui un des meilleurs fondeurs de sa génération. Licencié à l’Olympique de Marseille, le coureur enchaînera les compétitions les plus prestigieuses telles que la Golden League et les grands meetings qui le conduiront partout sur la planète. Il est toujours recordman du 3000 m steeple de son ancien club avec un superbe temps de 8’27 »04 réalisé à Nice en 2000.
De la piste à la route.
Et puis un jour, la tuile, une sale blessure au mollet droit stoppa net la carrière de ce talent de la piste en plein essor.
De cliniques en hôpitaux en passant par les meilleurs spécialistes régionaux, Lyès raccrocha ses crampons et ses baskets bien malgré lui. On se dit alors que la Fédération Française d’Athlétisme ou qu’un grand club saura mettre à profit le talent et les capacités de celui qui s’était auto entraîné durant la majeure partie de sa carrière.
Et bien non, à défaut d’un poste de formateur ou d’entraîneur, c’est en qualité de chauffeur livreur en contrat nouvelle embauche que le champion évolue chaque jour dans une société de transport située à Saint Laurent du Var. Terminé le tartan et la terre, c’est le bitume qui aujourd’hui est la seule piste réservée à cet homme dont les jambes valaient leur pesant d’or.
« J’ai essayé d’intégrer un club mais on m’a répondu que je n’avais pas le niveau d’étude nécessaire pour entraîner des athlètes et comme il fallait bien que je nourrisse ma famille, je me suis tourné vers un métier dans mes cordes. Je ne regrette rien et mes souvenirs sont encore bien présents chaque jour dans ma tête et dans mes nuits. »
On se peut s’empêcher de penser qu’un véritable gâchis aurait pu être évité et qui sait, peut-être qu’un jour Lyès pourra offrir ses précieux conseils à des jeunes pousses de l’athlétisme désireuses de briller au firmament de la piste.
Cours Lyès, cours…
Franck Viano