Sauvé par Jean Le Cam. Comme un symbole, huit ans en arrière c’est PRB qui venait en aide au doyen de la flotte. Un juste retour des choses finalement qui a bouleversé les marins du Vendée Globe comme le raconte Alexia Barrier dans un message rempli d’émotions.
« C’était une sacrée nuit, je me suis couchée avec mon téléphone à côté de moi, j’ai regardé mes e-mails toute la nuit. J’ai beaucoup parlé à Kevin Escoffier en lui disant de tenir le coup, même si je savais que je ne pouvais absolument rien faire. J’étais totalement absorbée. Dans son malheur, il avait quand même la chance d’avoir eu du monde autour. Je connais l’expertise de la Direction de Course pour organiser tout ça. J’étais inquiète, mais je me suis rassurée avec la pleine lune et le fait que Jean Le Cam l’avait repéré.
La nuit a été intense. Psychologiquement, j’ai mis beaucoup d’énergie pour Kevin. Naviguer sous trois ris et au moteur pour chercher un radeau dans les creux, ce n’est jamais évident. Boris Herrmann, Yannick Bestaven et Sebastien Simon doivent être aussi super éprouvés. Hier, je me suis dit qu’on était dans le « vrai » Vendée Globe. C’est une course évidemment, mais c’est avant tout une histoire de solidarité. Quand j’ai vu Kevin dans son radeau, Alex Thomson qui abandonne, de la casse par-ci par-là, je me suis dit qu’on y était… En attaquant le grand Sud, on rentre dans le vif du sujet du Vendée Globe. Je suis contente de naviguer avec Miranda et Clément Giraud. Bien sûr, j’ai envie de les battre, mais ça me rassure d’arriver dans le Sud avec eux. «
Le petit groupe de trois IMOCA poursuit son bonhomme de chemin avec en ligne de mire le Cap de Bonne-Espérance à un peu plus de 2 500 milles nautiques. Désormais il faudra faire preuve de prudence avant de vider à nouveau l’énergie accumulée depuis cinq jours dans les clémentes Alizés du sud. Gare aux dépressions qui peuvent s’avérer fatales comme peut le confirmer Kévin Escoffier.