Depuis une semaine, Alexia Barrier s’évertue à surmonter une grosse douleur au dos consécutive à une violente chute à l’intérieur de son bateau survenue en début de semaine dernière.
Alexia fait bonne figure mais pas besoin de lire dans ses pensées pour comprendre que la vie à bord est devenue un véritable supplice dont l’épilogue devrait survenir samedi ou dimanche. Depuis six jours, c’est avec le médecin de la course qu’Alexia tente de poser un diagnostic sur le mal qui la ronge. « Je suis tombée sur les lombaires. Le côté musculaire est endommagé, c’est certain. Je ne sais pas si j’ai cassé l’apophyse transverse, c’est la petite tige qui tient les côtes en bas du dos. On ne sait pas si c’est une fracture ou non. On ne peut pas encore faire de scanner en mer ! Je sais que mes reins vont bien, j’ai pu faire un test urinaire qui a révélé que je n’avais pas de sang dans les urines. Je prends du paracétamol codéiné. Je ne voudrais pas que la douleur s’aggrave car cela voudrait dire prendre de la morphine et à ce moment-là, tu perds un peu la maîtrise. Je ne suis pas déprimée ou quoi que ce soit. J’aurai bientôt bouclé mon Vendée Globe et c’est tout ce qui compte. »
Arriver vite reste la seule obsession de la Maralpine qui optimise chacun de ses déplacements et efforts pour se préserver : « J’empannerai demain. Actuellement j’ai deux ris et le J3, je pourrais avoir un ris et le J2 mais ce n’est pas grave. Le vent va forcir, je vais prendre un troisième ris pour l’empannage, je roulerai la voile d’avant pour ne pas forcer. J’ai eu un bon entraînement au niveau des empannages dans des conditions musclées dans le Sud. Ça devrait mollir seulement dans les 24 dernières heures avant les Sables d’Olonne. Là-dessus, j’ai plus de chance qu’Ari ! »
De chance il en faut pour boucler une telle aventure. D’autant que les vents qui sévissent dans le Golf de Gascogne rendent la progression plus difficile dans un espace ou le trafic maritime est très dense. La fin de course s’annonce corsée.