Fraichement auréolée du titre de championne de France avec l’ONN, la capitaine Elise Lefert parle d’un sport peu médiatisé en France : le water-polo. Pour elle, c’est une passion et non pas un métier. Elle revient sur son titre de championne de France et évoque la (trop) faible importance du water-polo dans l’hexagone.
Nice-Premium : Comment en êtes-vous venue au water-polo ?
Elise Lefert : C’est un peu une histoire de famille. Mon grand-père et père y jouaient, tandis que ma mère était une nageuse de haut niveau. D’abord nageuse, le sport collectif m’a plus attiré. C’est donc tout naturellement que j’en suis venue à faire ce sport avec mon frère Clément qui, lui, a ensuite choisi de se consacrer à la natation (Clément Lefert fait partie de l’équipe de France de natation qui ira aux Jeux Olympiques, ndlr)
NP : Vous pratiquez un sport peu médiatisé en France. Comment le vivez-vous ?
EL : Avant tout, il ne faut pas oublier que c’est une passion. C’est difficile d’être professionnelle de ce sport en France. On doit toutes faire nos études ou travailler à côté donc ce n’est pas toujours évident.
NP : Pourquoi ce sport est-il si peu reconnu dans notre pays ?
EL : La principale raison c’est qu’au niveau national, les équipes de France n’ont pas de résultats. Ça y joue énormément. Dans d’autres pays comme la Hongrie ou l’Italie, ce sont des sports beaucoup plus mis en avant. Quand on arrive en Hongrie d’ailleurs, il y a une photo géante du gardien de but de l’équipe nationale, alors qu’ici, ce sont les footballeurs (rires).
NP : C’est la 4e fois d’affilée que vous êtes championnes de France, n’y a-t-il pas une certaine lassitude ?
EL : On n’est jamais lassé de gagner. Mais c’est vrai qu’avec Nancy c’est un peu un championnat à deux (depuis huit ans, Nice et Nancy se rencontrent systématiquement en finale du championnat de France, ndlr) même si Bordeaux et Lille ne sont pas très loin. Parfois il y a un manque d’adrénaline alors que si l’on pratique un sport, c’est pour avoir une certaine dose d’excitation, de stress.
NP : Quels sont vos prochains objectifs avec l’ONN ?
EL : Il faut déjà que nous conservions notre titre national. En coupe d’Europe, c’est plus difficile car les deux premières de chaque championnat européen se retrouvent en Champions League. Quand on affront les Hongroises, les Grecques ou les Italiennes, c’est très compliqué. En coupe LEN (petite coupe d’Europe), on aurait plus notre place. Je suis sûre que nous pourrions atteindre les quarts de finale.
NP : L’équipe de France peut-elle se développer ?
EL : Pour cela, il faudrait qu’il y ait plus de professionnalisme et un changement de staff. J’ai arrêté de jouer en sélection pour cela mais aussi pour me consacrer à ma vie étudiante en kinésithérapie. Car le sport c’est bien, mais quel que soit le niveau il faut savoir penser à l’après.