Il en faut peu pour être heureux. Cette réplique mythique de Baloo s’applique parfaitement à l’ONN. Les bons résultats et la bonne ambiance qui entourent l’équipe féminine sont autant de satisfactions près de trois mois après le retour à la compétition. Elle s’est facilement qualifiée pour la suite de la Coupe d’Europe grâce à de bons résultats lors du premier tour qui s’est joué à domicile la semaine dernière. Et surtout elle caracole en tête d’un championnat, certes faible, en gagnant sur des scores larges ou en reléguant presque l’autre bonne équipe, Nancy, au rang de faire-valoir.
Cette équipe-là a un coeur énorme et se découvre match après match. C’est en tout cas ce que ressentait Marc Vidil, l’entraineur, juste après le match nul contre les Allemandes de Bochum, samedi : » Je suis fier de cette équipe. Peu importe le résultat final, je veux des filles qui aillent au bout d’elles-mêmes, qui se rendent compte que ce n’est que du mental. On aurait pu gagner (ce soir) donc je suis content pour les filles, d’autant que certaines étaient en colère, avec un sentiment d’inachevé. Ca prouve qu’elles ont conscience de leurs possibilités. Elles ont eu des ressources. Pourvu que ça dure. « Avec cette qualification, le club a atteint l’objectif qu’il s’était fixé pour la semaine. A présent, il peut voir plus loin et viser son véritable but : le titre en championnat.
Pour cela, il faut se défaire de la seule équipe dangereuse du championnat, Nancy. Les coéquipières de Perrine Metay l’ont emporté lors du match aller, disputé à Nice. Il faudra recommencer le 28 mars pour accrocher la première place et l’opportunité de recevoir en play-off lors de la deuxième phase. Le coach azuréen regrette toutefois le manque de concurrence : » Il n’y a qu’un seul match en championnat, c’est contre Nancy. Je ne comprends pas qu’on ne joue pas quatre fois contre eux ou qu’on ne concentre pas plusieurs matchs dans un week-end, quitte à en jouer trois. En tout cas, faire des centaines de kilomètres pour faire un 25-2 ce n’est pas intéressant. Il faut vraiment que la Fédération réfléchisse à ça. C’est à eux de réagir. «
Aujourd’hui le club veut mûrir et s’installer dans les hautes sphères de France voire d’Europe. Pour cela, quelques arrangements s’imposent comme l’explique Marc Vidil : » L’objectif, cette année est de reprendre le titre. Pour cela, il ne faut pas changer d’entraineur chaque saison, avec quatre différents en cinq ans. Il faut un projet de formation sur deux ans, et une meilleure organisation. On avait aussi du retard car il manquait une école de polo, chose réparée cette année, c’est pour cela que les filles venaient directement de la natation. « La capitaine, Perrine Metay, ajoute, dans ce sens : » Les filles qui ne rentrent pas sont jeunes. Donc elles doivent tout montrer. Là, elles vont prendre un peu de temps de jeu, elles doivent en vouloir, montrer les crocs pendant la minute qu’elles joueront, ou plus. On doit pouvoir compter sur elles lors de la finale. «
Nul doute que tout va aller dans le bon sens pour l’ONN. Il espère revivre une nouvelle fois, les mêmes moments qu’il y a deux ans, lorsque le club avait été sacré champion de France.