Mercredi s’est tenue au siège de l’OGCN une conférence de presse réunissant les dirigeants du club et les représentants des groupes de supporters (CDS, BSN, ARN, ROVERS, AFSN). Elle avait pour but de dénoncer le manque de sièges de train délivrés aux supporters Niçois par la SNCF pour se rendre le 22 avril à la finale de la Coupe de la Ligue au Stade de France.
« On se sent un peu hors de France. Je me demande si Nice, cinquième ville de France, est réellement en France lorsque je vois que la SNCF, service public, n’est pas capable d’acheminer les contribuables Niçois à Paris. » Gros coup de colère de Maurice Cohen, président de l’OGC Nice à l’encontre de la SNCF. Le 22 avril, jour de la finale de la coupe de la ligue, 21 091 places sont réservées aux supporters Niçois. Pour l’instant, la SNCF ne fournit que 4671 sièges. Ce n’est pas suffisant aux yeux des supporters et du club. Le calcul est rapide : 15 000 Niçois devront se rendre à Paris par la route en bus ou en voitures individuelles. Le risque est plus grand et des familles renonceront au déplacement. « On entend les arguments de la SNCF. Mais il y a des limites. La finale est un événement exceptionnel, un dispositif exceptionnel doit être mis en place », précise Jean-Marie Gasparini président du CDS (Club des Supporters). L’argument de la SNCF est simple et purement technique : le 22 avril se situe lors d’un chassé-croisé de vacances scolaires et des rames sont utilisées pour le retour des vacanciers franciliens.
Difficile à admettre pour les Niçois. Pour eux ce n’est pas une excuse et l’argument est surtout incompréhensible, voire injuste : « Nancy est trois fois plus près et a trois fois plus de trains » commente Michel Morandi, président des Armada Rumpetata Nissa. « Strasbourg, Caen, Sochaux, derniers finalistes de la Coupe de la Ligue, pour ne citer qu’eux, n’ont connu aucun souci pour amener à Paris en train tous les supporters qu’ils désiraient », surenchérit Maurice Cohen.
Exaspération, mêlée d’un sentiment d’impuissance dans leur dialogue avec la SNCF, pour les dirigeants de l’OGC Nice qui ont demandé l’aide des politiques et notamment de Christian Estrosi, président du Conseil Général des Alpes-Maritimes et Ministre délégué à l’Aménagement du territoire mais rien n’a évolué. Maurice Cohen a également écrit au Premier Ministre Dominique de Villepin.
Jean-Marie Gasparini est désabusé : « On ne comprends pas. On se demande si l’Etat a envie de voir débarquer à Paris des supporters Niçois à la mauvaise réputation mais sans aucun incidents majeurs ». Le président des CDS a peut-être vu juste. Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, mercredi a déclaré lors de sa présentation du projet de loi contre la violences dans les stades : « Une partie des supporteurs de l’OGC Nice donne une image détestable du football ». Par le passé, quelques incidents ont pu donner une mauvaise réputation aux supporters du Gym. L’image est redorée par l’engouement renaissant autour du club et pour cette épopée en coupe de la ligue. Les supporters ont envie d’aller au Stade de France, la cathédrale du football Français pour célébrer les aiglons. « On est énervé » conclut Maurice Cohen.
Chaque jour, ce sont 1500 supporters qui appellent le club ou les associations de supporters pour savoir comment se rendre au Stade de France. Mais pour l’instant la seule réponse sera donnée par la SNCF. La vente des places débute jeudi avec une semaine de retard. Une fois le billet en poche, il restera à régler le problème du transport.